L'individu au coeur du groupe quand individuation et individualisme en viennent à se confondre

Dans une société où l’accent est souvent mis sur la réalisation personnelle, sans doute est-il nécessaire d’envisager les conséquences de l’individualisme sur le bien-être de chacun.

En effet l’individualisme ne risque-t-il pas de se développer au détriment de l’individu en isolant les personnes et en réduisant les opportunités de soutien relationnel et social?

L’intelligence artificielle, la multiplication des écrans sont particulièrement révélateurs de ce repli sur soi que risquent de provoquer ces nouvelles technologies. Si l’égoïsme est le plus souvent compris comme l’expression d’un déni de l’autre au profit de soi, il peut aussi, comme le proposait Kant, être interprété comme une forme d’éthique personnelle visant à préserver son bien-être afin d’être présentable à l’autre, projet favorisant un processus d’individuation et donc de différenciation.

Dans cette perspective, si l’appartenance au groupe, en imposant des normes, des règles, peut être vécue comme une contrainte limitant l’accomplissement de soi, elle peut aussi, en procurant un sentiment de sécurité, favoriser la réalisation d’un projet existentiel.

L’apparition de symptômes, expression d’une souffrance individuelle et groupale – très souvent familiale – peut, entre-autre, être révélatrice d’une tension entre ces deux pôles. Comment dès lors, comme thérapeutes, pouvons-nous initier cette coévolution entre appartenance et autonomie ?

Comme chaque année, nous proposerons à des professionnels venus de divers horizons théoriques et cliniques de nous transmettre leurs réflexions, leurs recherches autour de ces questions.