Quand l'intime devient l'affaire de tous

La santé mentale est aujourd’hui présente dans tous les médias. Pas un jour sans que l’on entende parler de tel ou tel syndrome, trouble, telle ou telle souffrance ou pathologie. La pandémie de la COVID a amplifié ce phénomène, les réseaux sociaux et les différentes applications reliant chaque foyer ont ouvert en grand les portes de l’intimité.

Qu’il s’agisse de célébrités ou d’illustres inconnus, nombreux sont ceux ayant partagé avec le plus grand nombre le mal de vivre*. Si de tout temps, la souffrance fut l’objet d’œuvres artistiques elle est aujourd’hui nommée et diffusée sans métaphore et fait l’objet de débats de société.

«Mee too» et les violences, les dysphories de genre, le burnout, le bore out, le burnout parental, l’Eco anxiété, tous ces termes ont rejoint notre vocabulaire quotidien.

Cette connaissance de la souffrance soutient-elle les demandes d’aide ou la prise en compte de nos besoins ? Renforce-t-elle les actions de prévention et simplifie-t-elle les parcours de soin ? Ou au contraire, amplifie-t-elle l’angoisse donnant lieu, là encore, à de nouveaux maux : la fatigue informationnelle (dont souffrirait 53% des Français selon l’étude de la fondation Jean Jaurès).

Enfin, comment les thérapeutes font-ils face à ces nouvelles demandes ? Impliquent-t-elles de nouvelles pratiques ou simplement d’adopter une autre sémantique ? Et quelle place font-ils à l’actualité lorsque celle-ci s’invite dans les histoires de famille ou de couple ?

Durant ces journées nous solliciterons des intervenants issus des mondes universitaires et cliniques afin de réfléchir à ces questions.

*Le Mal de vivre, sixième album de Barbara, paru en 1965 chez Philips