institut d'études systémiques - rendre le changement possible Rendre le changement possible

Les familles migrantes entre spécificité de la prise en charge et risque de stigmatisation


Formateurs
Katell Fontaine, Catherine Lewertowski, Amalini Simon, Charles Di

Ce stage est composé de 7 journées d’ateliers, animés par Catherine LEWERTOWSKI, Francine ROSENBAUM et Katell FONTAINE, ainsi que d’une journée de conférence animée par Amalini SIMON et Charles DI.

Les journées d’ateliers alterneront entre apports théoriques et analyses de situations.

Les participants seront amenés à s’interroger sur les blocages et les malentendus dans la communication et à ajuster leurs postures et pratiques professionnelles.

 

MODULE 1 : Dr Catherine LEWERTOWSKI (deux jours)

A travers son expérience et ses réflexions sur la protection de l’enfance, Catherine LEWERTOWSKI, médecin responsable en PMI, abordera la question de la place de l’enfant dans les familles qui viennent d’ailleurs, en relation avec le regard porté sur elles par les professionnels.

Aujourd’hui, les transformations sociétales, les mutations des schémas familiaux, les mouvements migratoires modifient le travail de terrain des professionnels de la protection de l’enfance qui accompagnent des situations complexes, sans disposer des grilles de lecture nécessaires. En effet, peu formés aux particularités de ces familles, ils font face à des incompréhensions, des malentendus et des blocages, risquant de paralyser l’action.

Comment construire une alliance autour de l’enfant avec des familles dont les systèmes de pensée et les actes sont parfois éloignés des modèles occidentaux ? Comment comprendre la place de l’enfant au sein de cultures différentes de la nôtre ? Comment permettre aux familles de comprendre nos logiques institutionnelles souvent obscures et le sens de nos actions ? À l’heure de la mondialisation, la clinique transculturelle met en perspective nos connaissances universitaires et pratiques. Elle ouvre un champ inédit de savoirs qui complexifie nos compétences afin d’offrir à toutes les familles, d’ici et d’ailleurs, l’évaluation la plus juste de leurs difficultés et l’accompagnement le plus adapté.

OBJECTIFS :

  • Sensibiliser les professionnels à l’intérêt des approches transculturelles.
  • Acquérir des notions indispensables en anthropologie de l’enfance et de la famille.
  • Questionner les notions de danger et de normes sur lesquelles se basent notre système de protection de l’enfance et l’accompagnement des familles.
  • Se familiariser avec les outils techniques du champ : interprétariat, médiation.

 

MODULE 2 : Francine ROSENBAUM (deux jours)

De par son expérience d’orthophoniste ethnoclinicienne, Francine ROSENBAUM nous invite à élaborer une réflexion systémique et ethnoclinique sur la multiculturalité et le plurilinguisme et à regarder les troubles psycho-cognitifs des enfants issus de la migration comme un signal d’alerte susceptible d’ouvrir la voie vers une représentation constructive de l’altérité.

L’asymétrie entre l’usager migrant et les professionnels peut poser problème pour établir une relation d’aide.  Comment accueillir et offrir nos savoirs aux familles allophones quand nous ne partageons pas la langue ? Notre appartenance professionnelle est insuffisante pour construire une relation de confiance. À partir des questionnements des participants, Francine ROSENBAUM mettra en lumière comment le génogramme et les médiations ethnocliniques deviennent des outils de lien, d’anamnèse et de thérapie qui font émerger le récit familial et groupal ainsi que la reconnaissance des compétences réciproques. Une grande importance sera également accordée aux ressources des langues d’origine, à l’exploration des manifestations des difficultés de communication entre usagers et soignants ainsi qu’aux effets pervers du rôle de l’enfant traducteur entre la famille et les professionnels : l’inversion générationnelle, la disqualification de l’autorité parentale et institutionnelle, les conflits de loyauté, la mise en échec du modèle éducatif de la famille d’origine ainsi que de celui de la société d’accueil.

OBJECTIFS :

  • Reconnaître et valoriser les bonnes pratiques.
  • Interroger les préjugés et les croyances institutionnelles qui entravent l’alliance familles-professionnels.
  • Utiliser le génogramme en situation transculturelle.
  • Comprendre l’importance de la langue maternelle et l’impact pathogène de l’attribution du rôle de traducteur aux enfants.

 

MODULE 3 : Conférence d’Amalini SIMON et de Charles DI « La rencontre de l’autre : un bouleversement pour soi »

Même si l’accompagnement des personnes que ce soit dans le domaine éducatif, du soin ou de la protection de l’enfance est un acte quotidien pour les professionnels, il ne laisse pas indemne.

« L’Autre, qui est différent de moi, vient sans cesse me questionner, comme un miroir à mes propres croyances et représentations, à mon rapport à la normalité… »

Mais il n’est pas évident de s’interroger sur sa propre culture, ses représentations, son histoire. C’est pourquoi, les notions de contre transfert culturel et décentrage sont au cœur de la clinique transculturelle.

Les interventions de cette journée nous inviteront à faire un pas de côté dans la rencontre avec d’autres cultures mais également dans des contextes traumatiques.

Charles Di et Amalini Simon sont psychologues, Docteur en Psychologie et participent aux recherches autour de la clinique transculturelle et du psycho-traumatisme. Ils nous parleront de leurs expériences cliniques auprès des familles venues d’ailleurs. Une façon de nous interroger aussi sur la reconnaissance de la culture d’autrui.

 

MODULE 4 : Katell FONTAINE (trois jours)

A travers son expérience d’assistance sociale et de thérapeute familiale, Katell FONTAINE propose d’utiliser les difficultés sociales rencontrées par certaines familles migrantes comme un moyen d’aller à leur rencontre.

De nombreuses familles migrantes sont confrontées à des problèmes de logement, de titre de séjour, d’emploi, de discrimination, etc. Ces difficultés qui marquent pourtant les vies et les relations familiales sont souvent, totalement ou en partie, tuent car elles provoquent des sentiments d’humiliation.

La prise en compte des injustices vécues par les familles migrantes, la capacité de l’intervenant à les reconnaître et son engagement peuvent être des leviers thérapeutiques puissants.

Ce dernier module permettra, à travers des échanges, des présentations de situations et des jeux de rôles, de mettre en application les notions étudiées.

OBJECTIFS :

  • Reconnaître les problèmes sociaux et les discriminations qui impactent de nombreux migrants.
  • Examiner comment certaines difficultés liées à la migration impactent les relations familiales.
  • Pratiquer les différentes notions et techniques de l’approche transculturelle.
  • Savoir utiliser son expérience professionnelle, son vécu personnel, ses émotions, pour travailler avec les familles migrantes.
RETOUR
AU DÉBUT